
On a tendance à voir les utilisations médicales et récréatives du cannabis comme des opposés, mais quand on y pense les utilisatrices qui ne sont que dans une seule catégorie doivent être assez rares.
L’utilisatrice médicale
La liste de conditions pour utiliser le cannabis est longue. Les douleurs chroniques, le stress post-traumatique, la maladie de Crohn, les douleurs menstruelles, le cancer, l’insomnie etc. Les utilisatrices au prise avec les conditions les plus sérieuses ont souvent à traiter leur maladie avec de puissants médicaments. On peut présumer qu’elles ont commencé à utiliser le cannabis sans avoir l’intention de chercher un «buzz», mais plutôt pour réduire leur consommation de médicaments. Par contre, il est tout de même possible qu’elles puissent apprécier ce «buzz» et que ce soit finalement devenu un effet secondaire désirable pour elles qui fait qu’elles en sont venu à aimer, plutôt que détester, se médicamenter.
L’utilisatrice récréative
On peut aussi utiliser le cannabis simplement pour le «buzz», c’est-à-dire, simplement pour le plaisir, dans un concert ou lors d’une soirée, tout en prenant un verre. D’ailleurs le «buzz» en question peut en fait être plusieurs choses, pour certaines ce sera de la relaxation, pour d’autres ce sera de l’euphorie et pour d’autres de la motivation. Il est probablement difficile de trouver des femmes qui ne profitent d’aucune façon des bienfaits que le cannabis a sur leur santé. Par exemple, l’amélioration du sommeil, la réduction de la douleur, la détente. D’ailleurs, certaines utilisations qui entreraient dans la catégorie récréative sont bien moins anodines qu’on pourrait le croire. Par exemple, une artiste qui utilise le cannabis pour être plus créative, la mère qui utilise le cannabis pour mieux apprécier le temps passer avec ses enfants ou toutes les femmes qui ressentent un aspect spirituel ou une connexion avec la nature lorsqu’elles utilisent le cannabis.
Pourquoi deux systèmes ?
Nous serions donc toutes parfois utilisatrice médicale et parfois utilisatrice récréative, selon les circonstances, notre état du moment, la sorte de cannabis utilisée et le mode d’utilisation. On verra comment évolueront ces deux systèmes dans l’aire post-légalisation, mais pour l’instant il est important de les différencier pour préserver les droits des utilisatrices médicales. Celles-ci devraient avoir accès à leur médication en toute liberté et toutes les utilisatrices devraient s’unir pour y arriver.